Mélanie a 40 ans.
Elle a 2 enfants, un job qu’elle exerce depuis 15 ans et qu’elle aime.
Pourtant, ces derniers temps, elle a l’impression qu’il lui manque quelque chose… Elle ne sait pas trop ce qui se passe mais elle est moins joyeuse, moins « motivée » dans tout ce qu’elle fait.  Sa vie lui paraît plus lourde, de plus en plus lourde.
Elle est fatiguée, elle oublie des choses. Elle a tendance à se refermer sur elle-même. Elle rit moins qu’avant.  Parfois il lui arrive même de pleurer sans véritable raison. Alors, elle se dit que c’est idiot parce qu’on lui a toujours dit qu’il fallait être forte, ne pas pleurer, ne pas montrer qu’on a mal, ne pas montrer ses faiblesses.
Alors, Mélanie l’a fait…
De toute façon, elle a toujours été « dans les clous » : enfant sage, obéissante, bonne élève… Elle a tout fait pour que ses parents soient fiers d’elle et l’aiment. Et maintenant, elle fait tout pour que son mari et ses enfants l’aiment et soient fiers d’elle.
Alors, elle ne comprend pas trop ce qui lui arrive, Mélanie, quand son boss lui fait une remarque et qu’elle a envie de pleurer, quand son mari lui dit qu’elle a oublié telle ou telle chose et qu’elle fond en larmes en y repensant sous la douche.

Comment en est-elle arrivée là ?
A ce point où la plus petite remarque, la plus petite parole qui ressemble de près ou de loin à un reproche la bouleverse.
Alors, le soir, elle se couche pour arrêter de penser, juste arrêter de penser, arrêter d’entendre ces voix dans sa tête qui lui répètent qu’elle est trop conne, que personne ne peut l’aimer pour qui elle est, qu’elle n’est même pas foutue de gérer au boulot, et pas non plus à la maison, qu’elle n’est vraiment bonne à rien.
Et le matin, elle se lève juste parce qu’il faut bien. Il faut bien s’occuper des enfants avant qu’ils aillent à l’école, il faut faire semblant de gérer, avant de faire semblant au boulot.
Elle se sent une véritable imposture, Mélanie. Elle attend dans l’angoisse qu’on la démasque et qu’on la rejette en bloc.

Et elle se demande jusque quand elle va tenir comme ça, à faire semblant.

Alors elle pleure de plus en plus souvent.
Elle pleure parce qu’elle ne sait pas où aller, vers qui se tourner, parce qu’elle a honte.
Honte d’être celle qu’elle est devenue, honte d’être une imposture, honte que sa vie lui échappe alors que sur le papier, elle coche toutes les cases : le job, le mari, les enfants, la maison, la santé, le chien,…
Sur le papier, sa vie est idyllique.
Dans la réalité, elle vit l’enfer.
Et elle se demande comment elle pourrait redevenir la Mélanie d’avant, celle qui riait tout le temps, qui se levait de bonne humeur le matin, avec entrain, celle qui passait des heures à refaire le monde, qui avait des projets…

Ou même mieux, comment devenir la Mélanie 2.0, elle… dans toute son authenticité!